Titre du projet : La dépendance à l’urbanisation des territoires littoraux : existe-t-il des alternatives au tout résidentiel ?

Soutenu par la Fondation de France

Mots clés : économie résidentielle, artificialisation, foncier, politiques d’aménagement, développement urbain durable, potentiel agro-pédologique

Financement : Fondation de France, Appel d’offre 2016 "Quels littoraux demain ?" (2017-2019)

Partenaires  : ESPACE (UMR 7300), EMMAH (UMR 1114), TELEMMe (UMR 7303)

Responsables scientifiques : Guilhem Boulay et Antoine Grandclement

Depuis une cinquantaine d’années, l’urbanisation massive et accélérée des littoraux méditerranéens se conjugue avec un développement économique assis sur de nouvelles ressources : l’économie résidentielle et l’urbanisation deviennent des facteurs de croissance pour les territoires, à rebours du modèle de l’économie productive et agricole longtemps dominante sur les littoraux.

Cette trajectoire est concomitante de l’émergence de l’impératif de protection. L’intense pression urbaine et la métropolisation de ces littoraux ont fait émerger des socio-écosystèmes complexes où se confrontent des stratégies résidentielles, productives et touristiques concurrentes. Ces pressions anthropiques de toutes sortes s’exercent sur des espaces naturels de grande qualité intégrés à ces ensembles métropolitains densément peuplés. Il est donc nécessaire de proposer une approche systémique et intégrée pour interroger la durabilité des modes de développement des territoires littoraux méditerranéens.

Dans le prolongement de travaux menés au sein de l’OHM Littoral Méditerranéen, l’objectif du projet DEPUR, financé par la Fondation de France dans le cadre de son appel à projets « Quels littoraux pour demain ? » est de comprendre comment l’économie résidentielle tend à s’imposer comme un modèle de développement exclusif et excluant dans les territoires littoraux méditerranéens. On fait l’hypothèse que la résidentialisation est à l’origine du processus accéléré d’artificialisation et qu’elle est en ce sens un enjeu de durabilité urbaine. En effet, elle constitue un enjeu d’aménagement dans la mesure où elle accroît la dépendance des territoires à l’urbanisation et un enjeu environnemental dans la mesure où elle accroît l’artificialisation des sols et leur vulnérabilité. L’originalité de ce projet est donc de proposer un regard alternatif sur le processus d’artificialisation en combinant l’analyse des circuits économiques locaux et celle des politiques foncières d’aménagement et de préservation.

Dans un premier temps, le projet doit permettre de produire une typologie renouvelée des territoires littoraux et de leurs dynamiques face à la résidentialisation par une approche critique et élargie des ressources économiques locales (axe 1). Dans un second temps, cette typologie doit permettre d’élaborer des scénarios d’aménagement plus durables et d’envisager des bifurcations au sein de ces territoires fortement résidentiels et touristiques (axes 2 et 3).

Ce projet de 36 mois, impliquant 9 chercheurs-euses et soutenu par de nombreux partenaires socio-économiques (EPF PACA, CCI PACA, DIRECCTE PACA), portera sur les terrains du littoral de la Région PACA.