Le littoral corse se distingue des autres sites continentaux par une urbanisation beaucoup moins marquée qu’ailleurs. Avec une proportion d’espaces artificialisés nettement inférieure, il s’illustre néanmoins par des pressions considérables liées au « retournement du territoire » qui caractérise l’île depuis la fin des années 1950. L’ouverture au tourisme de masse a en effet créé une situation inédite qui a contribué, sous l’impulsion concomitante du développement de la fonction résidentielle, à une littoralisation marquée avec, pour conséquence, une urbanisation côtière croissante. En Balagne, sur la côte nord-ouest de l’île, le tourisme et l’économie résidentielle sont donc devenus des facteurs majeurs de structuration du territoire, prenant appui sur les petites cités côtières que sont Calvi et l’Ile Rousse (env. 5000 habitants chacune), autour desquelles tend à se développer une urbanisation diffuse.
Sur des pans entiers de la côte, l’environnement littoral demeure exceptionnellement conservé, si bien que la pression anthropique - très fortement marquée par le phénomène de la saisonnalité touristique - pose la question de la vulnérabilité des écosystèmes terrestres et marins et de la durabilité d’un tel développement. Jusqu’à présent relativement préservés, ces derniers abritent un patrimoine écologique remarquable et une grande diversité paysagère. Aussi, le devenir du territoire littoral corse est indiscutablement une question majeure du développement économique et social de l’île. Alors que le PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) est toujours en cours d’élaboration, la Balagne s’est constitué en Pays et son SCOT (Schéma de cohérence territoriale), le premier jamais réalisé dans l’île, est en cours d’élaboration.