Titre du projet : Flux de contaminants et fonctionnement des écosystèmes littoraux provençaux : transferts sol-eau-biocénose

Mots clés : littoral provençal, polluants inorganiques et organiques, vulnérabilité, biodiversité, écotoxicologie, biodiversité

Financement  : ANR CES et labellisation pôle Risques (nov. 2008-mai 2013)

Partenaires  : Ce projet a fédéré 8 équipes de recherche comprenant l’Institut Méditerranéen d’Ecologie et de Paléoécologie (UMR 6116 CNRS devenu en 2012 l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE)), l’Institut des Sciences Moléculaires de Marseille (ISM2 - AD2EM, UMR 6263, actuellement Laboratoire Chimie de l’Environnement (LCE)), le Laboratoire des Processus de Transferts et d’Echanges dans l’Environnement (EA 3819), le Laboratoire de Microbiologie, de Géochimie et d’Ecologie Marines (UMR 6117) inclus dans le MIO, le Centre Européen de Recherche et d’Enseignement en Géosciences de l’Environnement (UMR 7330), le Laboratoire Chimie Provence - équipe Chimie de l’Environnement Continentale (UMR 6264, actuellement LCE), le laboratoire Biogénotoxicologie et Mutagenèse Environnemental (UMR 1784 rattaché depuis 2012 à l’IMBE) et le Laboratoire de Sondage Electromagnétique de l’Environnement Terrestre (UMR 6017) rattaché actuellement au MIO.

Responsable scientifique : Isabelle LAFFONT-SCHWOB, IMBE

Résumé du projet  :

Aux portes du massif des Calanques, inclus dans le Parc National des Calanques présentant une flore rare et remarquable, les écosystèmes littoraux sont soumis à de nombreuses pollutions d’origine anthropique. Ces écosystèmes sont contraints par des sources de contamination organique et/ou inorganique à la fois terrestre (anciens sites métallurgiques) et maritime via les émissaires en mer et le transport qui affectent aussi bien le compartiment marin (eau, sédiment) que terrestre (sol, biocénose). De plus, cette zone de Marseille à Cassis est aussi très fréquentée (habitations et tourisme). Ce projet s’est proposé d’étudier, dans sa globalité, la pollution des divers compartiments, les flux des contaminants (métaux, métalloïdes et polluants organiques), les effets sur les micro-organismes et la phytocénose dans une vision intégrative. Cette zone d’étude constitue d’une part un véritable site atelier particulièrement pertinent pour comprendre les processus de transferts de polluants et d’impacts sur les écosystèmes, et d’autre part un modèle extrapolable à l’ensemble des grandes agglomérations péri-méditerranéennes socio-économiquement contraintes par un triptyque de pressions : industrialisation, urbanisation et développement touristique.


Une cartographie des concentrations en métaux et métalloïdes des sols du massif de Marseilleveyre et des îles environnantes a fait apparaître des patrons de dispersion de la pollution autour des anciens sites métallurgiques liés au vent et au relief. En domaine maritime, un gradient de contamination des eaux en composés organiques issus principalement de l’émissaire de Cortiou qui impactent également la frange littorale proche a été mis en évidence. Les sédiments marins présentent également un gradient de contamination mixte organique et inorganique. Globalement, la qualité des milieux étudiés apparaît préoccupante. Un colloque ouvert au grand public a permis de diffuser largement ces informations pour sensibiliser les usagers du site (11 & 12 avril 2013).


En termes de diversité végétale, l’astragale de Marseille, Astragalus tragacantha, plante rare de ce massif, montre des indices de vulnérabilité (structures démographiques régressives, nécroses individuelles du fait des embruns salés/pollués, compétition inter-spécifique) indiquant une possible extinction face aux fortes pressions anthropiques. Cependant, elle présente une forte tolérance aux éléments traces métalliques et aux métalloïdes tels que plomb et arsenic. Le romarin, Rosmarinus officinalis, largement présent sur les zones fortement contaminées, présente un faible transfert du plomb, de l’arsenic et de l’antimoine vers ses parties aériennes et s’avère donc tolérant à la pollution inorganique du site. Sa consommation dans des conditions d’utilisation communes présente un faible risque pour la santé humaine, pour le plomb, l’arsenic et l’antimoine pris séparément (herbe aromatique et infusion). Chez ces 2 espèces végétales, la présence de symbioses racinaires avec des espèces fongiques et/ou bactériennes paraît un élément-clef dans leurs mécanismes de tolérance aux polluants inorganiques.


Accéder aux actes du colloque de restitution des travaux du projet